Assurer la diversité des dons du sang : un défi vital »
Le Monde

C’est ce que titre Le Monde, à la veille de la Journée mondiale des donneurs de sang. Le Pr Jacques Chiaroni, directeur de l’EFS Alpes-Méditerranée, note ainsi qu’« en France, nous n’avons jamais eu besoin d’importer du sang. En revanche, la situation est périlleuse pour ce qui est de l’autosuffisance qualitative des dons du sang ».
Le journal précise que « le problème concerne des groupes sanguins rares dans la population générale, mais fréquents dans certaines populations migrantes : l’approvisionnement en dons du sang pourrait devenir insuffisant pour ces groupes ».
Le Monde explique notamment : « Que ce soit à la suite d’un accident, d’une chimiothérapie, d’un cancer du sang... plus de 1 million de malades sont traités chaque année en France par une transfusion de sang humain ou par un dérivé de sang. La sécurité des transfusions, impérative, doit tenir compte de deux éléments : le risque infectieux, aujourd’hui très minime, et le risque immunologique. Les globules rouges du sang, en effet, portent à leur surface des «étiquettes» ou «antigènes», dont l’ensemble forme les «groupes sanguins» ».
Le quotidien note par ailleurs que « la répartition de ces groupes sanguins varie considérablement selon les régions du globe. Le groupe sanguin B, par exemple, est présent chez 40% des Asiatiques, 20% des Africains, 9% des Européens et quasi absent chez les Indiens d’Amérique. Si ce groupe est si fréquent dans le delta du Gange, c’est qu’il confère une résistance au choléra. Par ailleurs, la mondialisation amplifie les mouvements migratoires ».
Le Pr Chiaroni explique que « si une population avec un groupe sanguin fréquent migre dans une région où ce groupe est rare, il faudra que ces migrants aient donné leur sang en quantité suffisante, sinon ils ne seront pas transfusables ! ».
Le Monde souligne qu’« en France, certaines populations sont plus exposées à ce risque. Ce sont les populations issues d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et de l’océan Indien. Cela, pour trois raisons. D’une part, il y a en Afrique, plus que partout ailleurs, des groupes sanguins différents et spécifiques. Car l’Afrique est le berceau de l’humanité : l’homme y a eu plus de temps pour accumuler les mutations, notamment sur les groupes sanguins ».
« D’autre part, les populations d’origine africaine présentent une fréquence accrue de maladies de l’hémoglobine, comme la drépanocytose : le fait de porter une copie du gène de cette maladie fait office de protection contre le paludisme. Or le traitement de ces maladies fait appel à des transfusions fréquentes »
, ajoute le quotidien. Le Monde note qu’« à ces deux difficultés, s’en ajoute une troisième : ces populations participent aux dons du sang d’une façon insuffisante, au regard des besoins ».
Le quotidien souligne donc qu’« un premier enjeu est de comprendre les freins à la participation aux dons du sang. Certains blocages sont culturels ou religieux. […] Des actions de sensibilisation ciblées sont indispensables ».

Don du sang
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