« Opérée sous hypnose, une cantatrice chante pendant l'intervention »
Le Parisien , Le Figaro

Le Figaro note que « des chirurgiens de l'hôpital Henri-Mondor [Créteil] ont demandé à leur patiente de chanter au cours d'une opération sur une tumeur à la gorge pour vérifier qu'aucune corde vocale n'était touchée ».
Le journal indique ainsi que « la chanteuse Alama Kanté […] était opérée le 3 avril dernier d'une tumeur de la gorge. La patiente n'a pas été endormie mais simplement mise sous hypnose. Une première mondiale ».
Le quotidien relate une interview du chirurgien Gilles Dhonneur, chef du service anesthésie-réanimation, au Parisien, expliquant« le refus de l'anesthésie générale : pour une chanteuse professionnelle spécialisée dans les chants traditionnels africains, il était impératif de pouvoir vérifier au cours de l'intervention que son «outils de travail» n'était pas abîmé ».
Le Figaro note que « maintenir la patiente éveillée permettait de la faire chanter en même temps. Alama Kanté n'a subi qu'une petite anesthésie locale au niveau de la gorge ».
Le journal précise que selon le chirurgien, « «la douleur d'une telle intervention est insupportable en état de pleine conscience», alors que la chanteuse devait subir une intervention sur une «tumeur de la glande parathyroïde». L'hypnose semblait donc être un compromis parfait ».
Gilles Dhonneur explique ainsi que la patiente « est entrée dans une sorte de transe en écoutant les mots de l'hypnotiseuse. Elle est partie loin, en Afrique. Et elle s'est mise à chanter. C'était époustouflant ! ».
Le Figaro observe que « plus de 2 mois après cette intervention, Alama Kanté a totalement récupéré et s'apprête à remonter sur scène pour promouvoir son nouvel album », puis souligne que « les vertus de l'hypnose en anesthésie sont connues depuis 1992, date où elle est employée pour la première fois par le Pr Marie-Elizabeth Faymonville dans le service d'algologie-soins palliatifs du CHU de Liège ».
« En France, son principal usage reste la lutte contre les douleurs aigues, par exemple chez les grands brûlés, même si les opérations sous hypnose se banalisen
t », conclut le journal.
Le Parisien, qui dévoile l’information, précise que Gilles Dhonneur « a filmé chaque seconde de cette scène hors du commun et s'émeut encore en visionnant les images ». Le praticien déclare notamment : « Cette femme de 31 ans, chanteuse professionnelle spécialisée dans les chants traditionnels africains, souffrait d'une tumeur de la glande parathyroïde. Difficile, pour elle, d'imaginer perdre son outil de travail au cours d'une opération ».
Le journal évoque un « pari fou », une « expérience à peine croyable », et note que Gilles Dhonneur « a lui-même recruté les trois anesthésites-hypnotiseurs de Mondor. Mais jamais la technique n'avait été poussée aussi loin. «C'était sûrement une première mondiale», avance le chef de service ».
Le Parisien précise que « le film montre un visage serein, les yeux clos. Le titre interprété, aussi touchant qu'impensable, s'entend très distinctement. «Tout le monde a retenu son souffle lorsque cela s'est arrêté, se souvient le médecin. La patiente est restée aphone quelques minutes. On lisait la peur sur son visage.» Quelques manipulations plus tard, le filet de voix brisait le silence et la tumeur était extraite ».

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