Maladies mentales
28 sept. 2011Maladies mentales : les oubliées de la médecine et des pouvoirs
Pour la Science, septembre 2011
C’est ce que note Pour la Science, qui relaie les résultats d’une étude du Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP) sur « l'étendue, la gravité et le coût des maladies du
cerveau ».
Michel Hamon, professeur de neuropharmacologie à l'Université Pierre et Marie Curie, à Paris, écrit que « les conclusions sont préoccupantes : plus de 30% des
Européens souffrent d'une pathologie touchant le cerveau, et la prise en charge est notablement insuffisante. La société, les personnels de santé, les pouvoirs publics et les décideurs politiques
doivent l'admettre : les maladies du cerveau représenteront le principal enjeu de santé publique du XXIe siècle ».
Le spécialiste précise « les principales pathologies
identifiées » : « Les troubles liés à l'anxiété (et avec elle les différents types de phobie) sont les plus fréquents (14%), puis viennent les insomnies qui touchent 7% de la
population, la dépression grave (6,9%), les troubles psychosomatiques (6,3%), la dépendance à l'alcool et aux drogues (4%), les troubles de l'attention avec hyperactivité (5% de la classe d'âge
la plus jeune) et les démences (1% des 60-65 ans et 30% des plus de 85 ans) ».
Michel Hamon souligne en outre qu’« un tiers seulement des malades, toutes pathologies confondues, sont
traités. Malgré l'existence de traitements pharmacologiques et psychothérapeutiques efficaces, la prise en charge est notablement insuffisante. On constate qu'un tiers des personnes concernées
consultent un médecin, que moins de 20% consultent un médecin spécialisé dans les maladies du cerveau et que moins de 10% reçoivent un traitement adapté. Les maladies neurologiques sont les mieux
traitées de toutes celles qui ont été répertoriées ».
« On constate aussi – et il serait pourtant aisé de modifier cet état de fait – qu'il se passe souvent plusieurs années (jusqu'à 20 ans) avant que le patient ne consulte un médecin pour la
première fois », continue le professeur de neuropharmacologie, qui en appelle à « une prise de conscience par la société et les pouvoirs publics que les recherches sur le
cerveau, son fonctionnement normal et ses anomalies, doivent devenir une des priorités, si ce n'est la priorité ».
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