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INTERNET ADDICTION: Quand technologie rime avec pathologie


Actualité publiée SL

DSM



Une pathologie à part entière, c’est ce que devrait officialiser dès sa prochaine édition de mai 2013, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), réalisé et édité par l'Association Américaine de Psychiatrie (AAP). Sous l’appellation d’ «Internet-use disorder» et rangée au chapitre des addictions, cette inscription au Manuel viendra combler pour grand nombre de psychiatres et psychologues la lacune de critères diagnostiques et cliniques d’un trouble déjà largement prévalent en pratique clinique.

Un trouble qui sera classé dans la catégorie des Toxicomanies et des troubles addictifs, qui accueille dans cette 5ème édition, au même titre que les troubles de toxicomanie, des addictions non induites par substances, comme l’addiction au jeu –auparavant au nombre des troubles compulsifs et qui rejoint la catégorie-. Un trouble lié à l’utilisation d’Internet (Section II), qui va précéder un trouble lié à la consommation de caféine… (section III).

L’Internet-use disorder a été défini, dans l’attentedes dernières observations, recherches, ou contributions et avant parution, essentiellement autour du concept d’une addiction aux jeux en ligne :

·         Une préoccupation avec les ,

·         des symptômes de sevrage en cas de privation d’internet,

·         la nécessité de passer de plus en plus de temps à la pratique de jeux sur Internet,

·         des tentatives infructueuses pour contrôler son utilisation du jeu sur Internet,

·         la poursuite d’une utilisation excessive d'Internet malgré la connaissance d’effets négatifs psychosociaux,

·         une perte d'intérêts pour ses loisirs et centres d’intérêts antérieurs à la suite de la mise au jeu sur Internet,

·         le recours au jeu sur Internet pour échapper à ou de soulager des trouble de l’humeur,

·         une dissimulation vis-à-vis membres de la famille, de thérapeutes sur l’importance du recours aux jeux sur Internet,

·         la mise en danger ou la perte de relations importantes, d’emploi ou d’opportunités en raison de la pratique du jeu sur Internet.

 

Mais que dit « la science » sur ce type de troubles ?

Une étude publiée en août 2012 dans le Journal of Addiction Medicine (1) identifie, pour la première fois une signature génétique de cette forme d’addiction, suggérant ainsi que la dépendance à Internet n'est pas le fruit de notre imagination, puisque 15% des usagers présentent des troubles du comportement associés mais présentent aussi, et de manière plus fréquente une variante génétique d’un gène déjà associé à la dépendance…à la nicotine. Elle confirme, en quelque sorte, une précédente étude, de janvier 2012, publiée dans la revue PLoS ONE, (2) qui établit l’existence s’un marqueur ou critère de diagnostic bien précis de cette dépendance, une structure anormale de la substance blanche dans le cerveau, responsable aussi de déficiences comportementales.

Plus limitée à l’impact des réseaux sociaux, des réseaux également présents néanmoins dans la prarique des jeux en ligne, l’étude publiée dans les Proceedings of the Royal Society B (Biological sciences) (3), en octobre 2011, démontrait déjà chez les utilisateurs de Facebook un câblage neuronal particulier du cerveau et une association entre le nombre de contacts Facebook, le nombre de relations dans le monde réel et la quantité de matière grise dans les régions du cerveau associées à la perception sociale et à la mémoire.

Enfin, pour ne citer que ces seules études, et puisque les jeunes sont en première ligne, citons cette étude publiée en avril 2011 dans la revue Pediatrics (4) qui alerte contre les multiples dangers du sexting, de la cyberintimidation et de la Facebook depression…

Alors que de nombreux psychiatres et psychologues, particulièrement aux Etats-Unis, confrontés aux effets de la surutilisation d’Internet dans leur pratique quotidienne, réagissent depuis plusieurs années aux dangers de l’Internet addiction (et des médias sociaux), l’absence de  critère de diagnostic et l’absence de descriptif clinique faisait cruellement défaut  à la communauté scientifique et psychiatrique. Phénomène du siècle, avec son apparition dans le DSM, Internet devient addiction et pathologie à part entière. 

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