Hypnose et thérapie avec Dimitri BULAN hypnothérapeute Le Havre
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L' École de Nancy, aussi appelée École de la
suggestion, est, avec l'École de la Salpêtrière,
l'une des deux grandes écoles ayant contribué
à l'« âge d'or » de l'hypnose en France
de 1882 à 1892.
Cette école est composée du
médecin Ambroise-Auguste Liébeault, du
professeur de médecine Hippolyte Bernheim,
du juriste Jules Liégeois et du médecin Henri
Beaunis.
La méthode thérapeutique de Liébeault et
Bernheim est caractérisée par une hypnose
« autoritaire », fondée sur l'usage
de suggestions directes du type « Vous
commencez à vous sentir très fatigué »
ou « Vous commencez à avoir moins mal ».
En 1903, Bernheim considère que l'on ne peut
pas distinguer l'hypnose de la suggestibilité et
il abandonne progressivement
l'hypnose formelle, soutenant que ses effets
peuvent tout aussi bien être obtenus à l'état de
veille par la suggestion, selon une méthode
qu'il désigne du nom de « psychothérapie ».
L'École de Nancy a exercé une influence
décisive sur le développement de
l'hypnose clinique, de la psychologie et de la
psychothérapie.
Les plus grands cliniciens de l'époque,
de Sigmund Freud à Émile Coué en passant
par Auguste Forel et Joseph Delbœuf, ont
rendu visite à Bernheim et Liébeault pour
observer leur travail.
La querelle qui oppose l'École de Nancy à
l'École de la Salpêtrière de Jean-Martin
Charcot est au cœur de tous les débats de
l'époque sur la nature de l'hypnose, les
partisans de Bernheim voyant dans l'hypnose
un simple sommeil produit par la suggestion et
susceptible d'applications thérapeutiques et
ceux de Charcot considérant que l'hypnose est
un état pathologique spécifique propre
aux hystériques. Ce débat a continué à
influencer les recherches sur l'hypnose au cours du xxe siècle, comme en témoignent
notamment les travaux de Clark Leonard
Hull et Theodore Barber.
Depuis l'élaboration
théorique du magnétisme
animal en 1773 par Franz
Anton Mesmer, les
différentes tendances de la
« médecine magnétique »
combattent en vain pour être
reconnues et
institutionnalisées. En
France, le magnétisme
animal est introduit par
Mesmer en 1778 et fait l'objet
de plusieurs condamnations officielles,
notamment en 1784 et en 1842, date à laquelle
l'Académie des Sciences décide de ne plus
s'intéresser aux phénomènes « magnétiques ».
Cela n'empêche pas un grand nombre de
médecins de l'utiliser, notamment en milieu
hospitalier, parmi lesquels Charles
Deslon, Jules Cloquet, Alexandre Bertrand, le
professeur Husson,Léon Rostan, François
Broussais, Étienne-Jean Georget, Didier Berna
et Alphonse Teste. Dans d'autres pays
d'Europe, le magnétisme animal, qui ne fait pas
l'objet d'une telle condamnation, est pratiqué
par des médecins tels David Ferdinand
Koreff, Christoph Wilhelm Hufeland, Karl
Alexander Ferdinand Kluge, Karl Christian
Wolfart, Karl Schelling, Justinus Kerner, James
Esdaile et John Elliotson.
Les termes « hypnologie » et « hypnotique »
apparaissent dans le Dictionnaire de
l'Académie Française en 1814 et les termes
« hypnotisme » et « hypnose » sont proposés
par Étienne Félix d'Henin de Cuvillers dès 1820.
Cela étant dit, il est généralement admis que le
médecin écossais James Braid fait la transition
entre le magnétisme animal et l'hypnose.
En 1841, Braid assiste à une démonstration du
magnétiseur public Charles Lafontaine et
en 1843, il publie Neurhypnologie, Traité du
sommeil nerveux ou hypnotisme. Les théories
de Braid reprennent pour l'essentiel la doctrine
des magnétiseurs imaginationnistes français
tels Jose Custodio da Faria et Alexandre
Bertrand. Braid reproche cependant à Bertrand
d'expliquer les phénomènes magnétiques par
une cause mentale, les pouvoirs de
l'imagination, alors que lui les explique par une
cause physiologique, la fatigue des centres
nerveux liée à la paralysie de l'appareil
oculaire. Son apport est double. D'une part, il
propose une nouvelle méthode de fascination
fondée sur la concentration du regard sur un
objet brillant, méthode qui est censée produire
des effets plus constants et plus rapides que
les anciens procédés des magnétiseurs.
D'autre part, il introduit une théorie centrée sur
la notion de fatigue mentale. Pour lui,
l'hypnose est un état de concentration mentale
durant lequel les facultés de l'esprit du patient
sont tellement accaparées par une seule idée
qu'il devient indifférent à toute autre
considération ou influence. Braid utilise
notamment sa méthode pour obtenir
l'anesthésie lors d'interventions chirurgicales.
À cette époque, on n'utilise pas encore
l’éther en anesthésiologie. Découvert
en 1818 par Michael Faraday, l'éther n'est
utilisé pour la première fois qu'en 1841, par le
dentiste américain William Morton.
Vers 1848, Ambroise-Auguste
Liébeault, encore jeune
interne en chirurgie à
l'Université de Strasbourg,
commence lui aussi à
s'intéresser au magnétisme
animal suite à la lecture du
Rapport Husson. Dans ce
rapport, déposé devant
l'Académie de médecine
en 1831, le professeur Husson
affirme l'existence du
magnétisme et déclare que, comme agent
thérapeutique, il devrait trouver sa place dans
le cadre des connaissances médicales.
Influencé par les magnétiseurs Charles
Lafontaine, Alphonse Teste et Jules Dupotet de
Sennevoy, Liébeault commence à endormir des
jeunes femmes. Il devient docteur en médecine
et en 1850, s'établit comme médecin de
campagne à Pont-Saint-Vincent et pendant dix
ans interrompt ses expériences de magnétisme.
Le 5 décembre 1859, le chirurgien Alfred
Velpeau rend compte devant l'Académie des
sciences d'une intervention pratiquée sous
anesthésie hypnotique selon la méthode de
Braid au nom de trois jeunes
médecins, Eugène Azam, Paul Broca et Eugène
Follin. Ces derniers ont pratiqué la veille à
l'hôpital Necker l'opération d'une tumeur anale
sous anesthésie hypnotique. L'opération, très
douloureuse par nature, se passe sans que la
patiente ne donne aucun signe de douleur.
En 1860, la lecture des travaux d'Azam et
Velpeau ravive l'intérêt de Liébeault pour
l'hypnose et il s'installe à Nancy, au numéro 4
de la rue Bellevue (aujourd'hui rue du Docteur
Liébeault) comme guérisseur philanthrope.
Pour convaincre ses clients d'accepter d'être
soignés par le magnétisme, il leur propose
l'alternative suivante : soit les traiter
gratuitement par le magnétisme soit les traiter
par la médecine « officielle » au tarif habituel
de ses honoraires. En quelques années, il se
constitue une importante clientèle qu'il soigne
par le magnétisme et qui ne lui rapporte à peu
près rien. Il apparaît comme un marginal à une
époque où le magnétisme animal est
complètement discrédité par l'Académie
lorsqu'il publie en 1866, dans l'indifférence
générale, Du sommeil et des états analogues
considérés surtout du point de vue de l'action
du moral sur le physique. Il y fait état de
notions théoriques et pratiques largement
proches de celles des magnétiseurs du courant
« imaginationniste » tels l'abbé Jose Custodio
da Faria, le médecin Alexandre Bertrand et le
général François Joseph Noizet qui niaient
l'existence d'un fluide magnétique. Il y explique
que le sommeil hypnotique ne diffère du
sommeil naturel que par la façon dont il est
provoqué, à savoir par la suggestion, la
concentration de l'attention sur l'idée du
sommeil, et par le fait que les sujets restent en
« rapport » avec l'hypnotiseur.
En 1878, le neurologue Jean
Martin Charcot commence à
étudier l'hypnose,
probablement sous
l'influence de son
collègue Charles Richet, qui
a publié en 1875 un article
sur « Le somnambulisme
provoqué ». Durant
l'été 1878, il commence à
utiliser l'hypnose comme
technique expérimentale
pour l'étude de l'hystérie.
Charcot communique les résultats de ses
recherches à l'Académie des
sciences le 13 février 1882. Cette même année,
dans Sur les divers états nerveux déterminés
par l'hypnotisation chez les hystériques, il
réhabilite l'hypnose comme sujet d'étude
scientifique en la présentant comme un fait
somatique propre à l'hystérie. Charcot pense
ainsi avoir caractérisé l'hypnose de façon
objective par des signes physiques et surtout
neurologiques non simulables. Il réalise un
tour de force en faisant reconnaître
l'hypnotisme par l'Académie qui l'avait
condamné à trois reprises sous le nom de
magnétisme animal. Pour Charcot et les
membres de son école, « un individu
hypnotisable est souvent un hystérique, soit
actuel, soit en puissance, et toujours
un névropathe, c'est-à-dire un sujet à
antécédents nerveux héréditaires susceptibles
d'être développés fréquemment dans le sens
de l'hystérie par les manœuvres de
l'hypnotisation ».
Charcot décrit les trois stades successifs de ce
qu'il appelle le « grand hypnotisme » ou la
« grande hystérie » : la léthargie, la catalepsie
et le somnambulisme. Selon lui, l'attaque de la
Grande Hystérie se déroule selon des
lois « valables pour tous les pays, pour tous
les temps, universelles par conséquent ».
Charcot effectue de nombreuses leçons
publiques à la Salpêtrière, auxquelles
médecins et intellectuels de toute l'Europe se
pressent pour pouvoir observer les
phénomènes qu'il met en scène. Guy de
Maupassant, Alphonse Daudet, Émile Zola et
les frères Goncourt assistent à ces séances.
Certaines des patientes hystériques de
Charcot, telles Justine Etchevery, Rosalie
Leroux, Jane Avrill ou Blanche Wittmann,
surnommée « la reine des hystériques »,
deviennent aussi célèbres que des actrices de
théâtre. Dans ces présentations cliniques de
patientes à la Salpêtrière, Charcot reproduit
leurs symptômes sous hypnose, les faisant
passer par les trois états de la grande hystérie.
suite sur :
http://hypnobulan.over-blog.com/pages/hypnose-et-therapie-suite-et-fin-6945534.html