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 « Le stress modifie durablement le cerveau des combattants » 


Le Figaro 


C’est ce que constate Damien Mascret, qui note dans Le Figaro que « l'imagerie cérébrale de combattants néerlandais révèle des anomalies visibles jusqu'à 18 mois après leur retour d'Afghanistan », selon des travaux parus dans les comptes-rendus de l'Académie des sciences américaines (PNAS).


Le journaliste explique ainsi que « le Pr Guido van Wingen et ses collègues de l'université de Radboud, d'Amsterdam et du Centre de recherche militaire d'Utrecht ont fait passer des examens d'imagerie cérébrale sophistiquée à 33 soldats avant qu'ils ne soient déployés en Afghanistan pour une mission de 4 mois, puis à nouveau 6 semaines après leur retour et enfin 1 an et demi plus tard ».


« Aucun n'avait été blessé lors de la mission mais tous avaient été soumis au stress prolongé des zones de combat. Les résultats étaient comparés à un groupe de soldats qui n'avaient pas participé aux opérations », 
ajoute Damien Mascret.


Le journaliste relève que « des différences nettes sont apparues au retour de mission, visibles à l'IRM fonctionnel et l'imagerie du tenseur diffusion, une technique qui suit les mouvements des molécules d'eau dans le cerveau et renseigne indirectement sur «l'état des routes» qui le traversent ».


« Outre les modifications transitoires, présentes au retour mais disparues un an et demi plus tard, les chercheurs ont mis en évidence des perturbations durables de la circulation entre deux zones du cerveau, le cortex préfrontal et le mésencéphale, autrement dit le milieu du cerveau », 
note Damien Mascret.


Le Pr van Wingen écrit que « ces résultats suggèrent que le cerveau humain peut largement récupérer des effets délétères du stress, supportant l'idée d'une plasticité cérébrale adaptative au stress prolongé, cependant, ils révèlent aussi des changements durables dans le réseau neural mésofrontal qui pourrait accroître la vulnérabilité à de nouveaux stress et conduire à des déficits cognitifs prolongés ».


« En d'autres termes, un suivi prolongé des soldats s'impose durablement après des missions, même en l'absence de symptômes », 
remarque Damien Mascret.


Le journaliste s’interroge : « Ces résultats sont-ils extrapolables aux civils soumis à un stress prolongé ? C'est probable selon les chercheurs néerlandais, et peut-être même d'une façon plus intense et plus prolongée car les civils ne sont pas, contrairement aux militaires, formés et entraînés à résister au stress prolongé ».

 

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