e cigarette, des risques

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Les risques inconnus des e-cigarettes au vrai tabac »
Le Figaro , L'Express , Sciences et Avenir

Le Figaro note que « le cigarettier Japan Tobacco met sur le marché la «Ploom», une cigarette sans combustion ». Le journal explique que ce produit « affiche indiscutablement des airs d'e-cigarette. Mais derrière cette apparence familière se cache une différence de taille qui inquiète les militants antitabac ».
« Contrairement aux cigarettes électroniques qui ont envahi le marché ces dernières années, les recharges du dispositif (des capsules en aluminium scellées) contiennent du vrai tabac, et pas seulement de la nicotine », souligne le quotidien.
Le Figaro ajoute que « ce tabac n'est pas brûlé comme dans une cigarette, mais, associé à de l'eau et du glycol propylène, il est chauffé à 180° pour en tirer une vapeur aromatisée chargée en nicotine, inhalée par l'utilisateur. Un traitement novateur du tabac, mis au point par une start-up californienne, qui pose la question de sa nocivité pour la santé humaine ».
Le journal relève que Japan Tobacco International « botte en touche, affirmant ne pas disposer d'informations sur le sujet », un porte-parole déclarant : « Nous n'avons pas conduit d'étude sur la toxicité de Ploom. Le produit n'a été lancé qu'en juillet aux États-Unis et, de toute façon, ce sont les institutions publiques qui conduisent ce genre d'enquête ».
Le Figaro note cependant que « chez les tabacologues, l'innovation est accueillie avec une curiosité anxieuse. Le coup de maître marketing saute aux yeux ». Le Pr Albert Ouazana, « qui a supervisé les recommandations de la Haute Autorité de santé sur le sevrage tabagique », estime qu’« avec ce nouveau produit, l'industrie du tabac, qui a déjà commencé à investir massivement dans l'e-cigarette, va pouvoir récupérer et fidéliser un public qui lui échappait : ceux qui, voulant arrêter de fumer, se sont tournés vers la cigarette électronique, mais ont été déçus ».
Le quotidien ajoute que « même si l'on ignore encore son intensité, le côté addictif de Ploom ne laisse guère de doute », le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme, relevant qu’« il y a de la nicotine, il y a du tabac, il y a donc tout lieu de penser qu'elle créera une dépendance ».
« Quant à la toxicité, les soupçons des spécialistes sont forts, même si, pour l'instant, l'absence d'études scientifiques leur interdit de la dénoncer avec certitude », poursuit Le Figaro. Le journal précise qu’« avec Ploom, le tabac est chauffé à 180 °C, mais il n'est pas brûlé ». Le Pr Ouazana note ainsi qu’« il n'y aura pas de dégagement de monoxyde de carbone, mais vu la température, il y aura sûrement un dégagement de certains composants chimiques, même s'il est difficile de savoir lesquels à ce stade ».
L’Express se penche également sur ce « vaporisateur à tabac », et s’interroge : « Un nouveau produit pour rendre les gens addicts ? […] Produit moins dangereux pour la santé que les cigarettes classiques ou simple stratégie commerciale de l'industrie du tabac ? ».
Le magazine publie un entretien avec Bertrand Dautzenberg, professeur de pneumologie et président de l'Office français contre le tabagisme, qui déclare notamment : « On ne dispose pas du début de l'ombre d'une preuve que cela ne provoque aucun dégât sur la santé. Qu'ils apportent des études qui vont en ce sens ! […] La loi française interdit de dire qu'un produit qui contient du tabac est moins nocif qu'un autre. On a affaire à des personnes qui veulent rendre addicts les gens. Ploom est à ce titre à mettre à la poubelle ! D'autant qu'il contient du tabac et donc des nitrosamines ce qui signifie qu'avec, on respire des substances cancérogènes de façon certaine ». 
Sciences et Avenir évoque aussi le sujet, relevant qu’« au lendemain de la mise sur le marché de Ploom, le Pr Bertrand Dautzenberg a souhaité mettre en garde contre ce "nouveau produit du tabac", aussi dangereux qu'une cigarette selon lui ».