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« Michael Jackson, mort sur ordonnance » 
Le Monde  MS

Le Monde débute une rubrique intitulée « l’été en séries » sur des « autopsies célèbres », en se penchant sur Michael Jackson, « mort sur ordonnance ». Le journal note que « l’examen du corps du chanteur, mort en 2009, a révélé une intoxication à un produit anesthésique. Et bien d’autres choses… ».

Le Monde cite le dossier de l’autopsie, réalisée le 26 juin 2009 par le Dr Christopher Rogers, chef du service de médecine légale, à l'institut médico-légal de Los Angeles : « Le défunt est un homme noir de 50 ans qui a souffert d'un arrêt respiratoire alors qu'il était à domicile entre les mains de son médecin traitant. […] Le défunt prenait plusieurs médicaments sur ordonnance, dont clonazépam, trazodone, diazépam, lorazépam [sédatifs], et flomax [traitement de l'adénome de la prostate]. On ne sait pas s'il prenait ces traitements régulièrement. Le défunt souffrait de vitiligo et n'avait pas d'antécédents de problèmes cardiaques ».

Le quotidien relève que « ce n'est que fin août que les conclusions du rapport d'autopsie sont rendues publiques. Le verdict est sans ambiguïté. La mort est due à une intoxication aiguë au propofol, un produit anesthésique. C'est un homicide. A la demande de la police de Los Angeles, le compte rendu lui-même reste confidentiel ». Le journal indique que « 4 ans et 2 procès plus tard, les derniers secrets entourant la fin de la vie et la mort de "Bambi" sont à portée de clavier. Le rapport d'autopsie, qui a été l'un des éléments-clés dans la condamnation de son médecin traitant – le cardiologue Conrad Murray – à 4 ans de prison pour homicide involontaire en novembre 2011, est désormais disponible », sur le site Autopsyfiles.

« La lecture du compte rendu d'autopsie a réservé bien des surprises. Outre les nombreuses cicatrices (dont certaines dues à la chirurgie esthétique) et des zones de dépigmentation, il est apparu que Michael Jackson avait "des tatouages sombres autour des yeux et au niveau des sourcils" et "un tatouage rose dans la région des lèvres". La raison ? Il s'était fait tatouer pour cacher son vitiligo, une maladie auto-immune responsable de dépigmentation cutanée dont il était atteint depuis des années », note Le Monde.

Le quotidien ajoute que « le roi de la pop souffrait par ailleurs de pathologies relativement banales chez un quinquagénaire : polype au côlon, ostéoarthrite, adénome de la prostate (traité). Plus étonnant, l'examen microscopique de ses poumons a révélé de nombreuses lésions ». Frédéric Maître, anatomopathologiste à l'Institut médico-légal de Paris, remarque que « les données de l'autopsie montrent que le chanteur n'était pas en excellent état général. L'atteinte pulmonaire et les lésions rhumatismales sont compatibles avec une maladie lupique chronique. Le diagnostic de cette pathologie auto-immune, qui atteint plusieurs organes, avait été posé quelques années plus tôt chez Michael Jackson, mais ce n'est pas une certitude ».

Le Monde observe que le chanteur « aurait sans doute pu vivre longtemps si sa dépendance au propofol n'avait pas provoqué sa mort. Les examens toxicologiques ont permis de détecter des niveaux élevés de cet anesthésique, et la présence de benzodiazépines (somnifères ou calmants) qui ont aussi pu contribuer au décès ». Le journal relève enfin que « les dépendances au propofol […] sont rarissimes. Depuis la mise sur le marché de ce médicament, au milieu des années 1980, les quelques dizaines de cas qui ont fait l'objet de publications sont des personnes du monde médical : médecins, en particulier anesthésistes, ou infirmières de bloc. […] Des enquêtes menées chez des soignants montrent que le médicament est souvent pris au départ pour dormir ou se détendre, et qu'il induit rapidement une dépendance ».

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