
Près de 36% d'élèves français
(écoliers et collégiens confondus) déclarent avoir mal au ventre chaque matin à l'idée de se rendre en classe.
Depuis 2007, l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) réalise chaque année un baromètre du rapport à l’école des enfants issus de quartiers populaires. L’édition 2010
s’intéresse aux « souffrances à l’école ». Elle est présentée ce mercredi dans le cadre de la 3ème Journée du refus de l’échec scolaire.
Il en ressort qu’un tiers des élèves (sur 760 enfants interrogés, scolarisés en primaire et collège) à la boule au ventre avant d’aller en cours. Ils étaient 2% de moins, soit 28%, en 2009.
L’enquête révèle également que 39% ont de « temps en temps », voire « très souvent » du mal à s’endormir le soir parce qu’ils anticipent la journée d’école du
lendemain ; tandis que 23,7% des élèves s’ennuient « souvent », voire « tout le temps » en classe.
Parmi les causes invoquées : 53% d’écoliers et collégiens déclarent avoir déjà été victimes de moqueries, d’insultes, de violences physiques, de vols ou de rackets dans l’enceinte de leur
établissement. 54,9% déclarent y avoir déjà été punis. Et 68,9% ne comprennent « certaines fois » pas ce qu’on leur demande de faire.
Des résultats pas si étonnants au regard du classement établi par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur la qualité de vie en classe. Sur 25 pays, la France se
situe ainsi au 22ème rang. Toujours selon ce classement, en termes de stress scolaire, les écoliers Français sont vice-champions du monde, derrière les Japonais.
« Le système éducatif français confond effort et souffrance »
Eunice Mangado-Lunetta, déléguée nationale à l’éducation à l’Afev, interprète ces résultats pour RMC : « Nous trouvons cela très inquiétant… Il y a à peu près
consensus pour dire que l’échec scolaire fait souffrir mais nous… nous pensons que la souffrance est un élément déclencheur de l’échec voire du décrochage. Quand on est en situation de stress,
d’isolement, de dévalorisation, d’incompréhension des attendus de l’école, cela crée un contexte où l’enfant ne va pas rentrer sereinement dans les apprentissages… Selon la Convention
internationale des droits de l’enfant, l’école devrait être un lieu d’épanouissement. On a un peu tendance dans le système éducatif français, à confondre la notion d’effort et celle de
souffrance. Il est normal qu’à l’école, il y ait une forme de stress, du bon stress, de l’émulation, mais notre modèle éducatif a toujours été assez autoritaire par rapport à d’autres
modèles dans d’autres pays en Europe. »
L’Afev préconise entre autres de repenser l’évaluation scolaire (en primaire) : qu’elle soit« intelligente » et non pas « quelque chose de l’ordre de
l’humiliation, du classement, qui est fragilisant ».
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