L'hypnose et le tabac, le changement avec soi même à Le Havre et Paris
24 janv. 2012Selon une étude américaine rendue publique le 9 janvier, les patchs et pâtes à mâcher à la nicotine seraient inefficaces pour aider les fumeurs à renoncer durablement à la cigarette. Ce constat relance le débat sur une autre méthode : l'hypnose.
C'est l'histoire banale d'une fumeuse qui s'est "débarrassé de la clope" de manière peu banale: en consultant un hypnothérapeute. Depuis ce jour d'octobre 2011, Laetitia, jeune maman de 27 ans qui suit un Master de recherche en art à la Sorbonne, dit se sentir "libre". Pas une fois, elle n'a pas eu l'envie d'accompagner son café de la cigarette habituelle. Aujourd'hui encore, elle a le sourire aux lèvres quand elle revient sur son parcours et sa manière, si particulière, d'en finir avec douze années de dépendance: "j'avais tout essayé pour arrêter: les patchs, et toutes sortes de substituts nicotiniques. Et là en une séance d'une heure, j'ai enfin trouvé la solution pour m'en sortir".
"L'hypnothérapeute m'a tout de suite inspiré confiance, se souvient-elle. On a parlé de mes affinités avec la cigarette, des raisons pour lesquelles je voulais arrêter... Ensuite, il m'a mise en état d'hypnose. Je devais fixer un point et me concentrer dessus tandis qu'il me parlait avec sa voix douce.
Comme j'associais mon addiction à une forme d'esclavage, il a utilisé cette idée.
Une thérapie du changement
L'hypnose déprogramme les addictions au niveau du cerveau". Alors que diverses suggestions sont délivrées pendant la séance, le patient s'en saisit et reprogramme en quelque sorte son cerveau avec des habitudes saines. La dépendance psychologique, demande plus de temps.
Jean-Marc Benhaiem, praticien au centre de traitement de la douleur de l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et directeur de la formation universitaire à la Pitié, estime que "faire de l'hypnose c'est sortir d'une fascination". Pour lui, les échecs de cette thérapie sont dus au refus de certaines personnes de "changer". Virgile Lemarié, thérapeute à l'Académie de recherche et de connaissance en hypnose Ericksonienne (A.RC.H.E) partage ce point de vue: "un patient envoyé par sa famille parce qu'il fume trop, ça ne peut pas marcher, car il n'engage pas sa propre volonté". Un exemple? Geneviève, 47 ans, un paquet par jour depuis 22 ans. Comme Laëtitia, elle a essayé cette méthode pour arrêter de fumer mais elle l'a fait sans grande conviction. Au bout de deux mois, elle a repris ses habitudes ...
Virgile Lemarié l'assure: "pendant la séance, la personne est volontaire et consciente, elle a un instinct de survie qui veille à ce qu'elle ne fasse que ce qui est bon pour elle".
En 2007, une étude, menée cette fois par le Dr Faysal M. Hasan du North Shore Medical Center de Chicago, a évalué l'apport de l'hypnose dans l'aide au sevrage tabagique. Sur un échantillon de 67 patients fumeurs, quatre groupes ont été constitués: un sous hypnose pure, un autre combinant l'hypnose et le patch, un groupe placebo, et un dernier n'utilisant que les patchs de nicotine. Six mois après la fin du traitement, 50% des personnes traitées sous hypnose étaient abstinentes, même résultat pour le groupe patch et hypnose, 25% pour le groupe placebo et 16% pour le groupe patch. Pour autant, l'Afssaps n'a pas été convaincue par cette étude américaine et n'est pas revenue sur ses positions depuis 2003.
Entrave à la progression de l'hypnose
Cette thérapie peine à s'imposer comme un traitement légitime. Pour Jean- Marc Bernhaeim, cela s'explique en partie par l'absence d'études d'envergure: "les laboratoires ne nous soutiennent pas. Comme on n'a rien à vendre, personne ne veut financer nos études". Et Théry Thomas d'ajouter, plus offensive encore: "si les patients allaient voir des hypnothérapeutes, les médicaments substituts nicotiniques n'auraient plus d'adeptes. Voilà pourquoi les lobbies pharmaceutiques ne veulent pas que des études sur l'efficacité de l'hypnose soient publiées".
En France, le marché du sevrage représente, à lui seul, près de 125 millions d'euros par an, selon le consultant Nielsen. Ces médicaments sont plus facilement acceptés que l'hypnose par le monde médical mais, dans certains cas, ils s'avèrent plus risqués qu'une séance d'hypnose... Des produits comme le Zyban (GlaxoSmithKline) ou le Champix (Pfizer), succès commerciaux, ont été mis sur la liste des médicaments à surveillance renforcée.
Malgré tous ces obstacles, les hypnothérapeutes voient toujours dans l'hypnose un traitement d'avenir. Jean-Marc Benhaeim pense qu'elle permet de "réhumaniser les patients", "de les traiter autrement et de les faire devenir acteurs de leur changement". Dans le traitement de la douleur, elle a su convaincre les médecins, et fait son entrée dans les blocs opératoires. Dans le traitement des addictions, elle continue de questionner la médecine... Pour combien de temps ?
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LIRE AUSSI : les 21 jours du cerveau
[1] « sevrage tabagique et pseudo-sciences » Gilbert Lagrue. SPS n° 258, juillet-août 2003.
[2] Etude publiée dans le journal American College of Chest Physicians, 22 octobre 2007.