« Enquête sur la maltraitance des malades mentaux » 


Le Figaro 


Aude Rambaud s’interroge dans Le Figaro :

 « Faut-il se méfier des malades mentaux ? Sont-ils réellement plus dangereux que les autres ? ». 

La journaliste indique qu’

« une étude parue dans The Lancet fait voler ce cliché en éclats. Elle montre au contraire que ces personnes sont très souvent victimes de maltraitances physiques et sexuelles de la part de leur entourage ».
Aude Rambaud explique que

 « financée par l'OMS, cette étude était destinée à faire un état des lieux de la violence à l'encontre des personnes handicapées. Les auteurs ont passé en revue tous les travaux parus sur le sujet au cours des 20 dernières années et sélectionné 26 études incluant plus de 21.500 handicapés ».


La journaliste note que

 « les malades mentaux paient de très loin le plus lourd tribu : 24% d'entre eux déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles au cours des 12 derniers mois contre 6% en cas de retard mental et 3% pour l'ensemble des handicaps. Par malades mentaux, les auteurs incluent les schizophrènes, les sujets atteints de dépression majeure, les psychotiques ou encore les déments suivis en ambulatoire ou hospitalisés ».


Aude Rambaud relève que

 « ce taux de 24% paraît effrayant mais n'étonne ni les auteurs de l'étude ni les professionnels du secteur ».

 Un des auteurs, le Pr Mark Bellis, estime ainsi qu’

« il est même très probablement sous-estimé, car nous avons répertorié les violences subies au cours des 12 derniers mois et non au cours de toute une vie. En outre, la peur de représailles ou de ne pas être pris au sérieux réduit le nombre de déclarations ».


Le Dr Elena Turpin, psychiatre à l'hôpital Saint-Antoine (Paris), confirme : 

« Ce chiffre n'est pas surprenant par rapport à ce que l'on constate en clinique. Nous nous penchons sur la maltraitance auprès de nos patients car elle peut dégrader leur état de santé, entraîner un traumatisme, provoquer une décompensation. Les patients ne relatent pas spontanément un événement de ce type mais en font part le plus souvent lorsqu'on leur pose simplement la question ».


Aude Rambaud souligne qu’

« une commission d'enquête du Sénat indiquait en 2003 que la famille était le lieu du délit dans environ 70% des cas et les institutions 30%. Dans le cadre de cette étude 37,8% des handicapés mentaux déclarent une violence issue de leur conjoint ».


La journaliste ajoute que pour le Dr Turpin, 

« la meilleure façon de prévenir la maltraitance est de bien suivre médicalement les patients et d'impliquer l'entourage ».

MS

site : hypnobulan.fr

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