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https://www.hypnoselehavre.fr« L'hôpital, malade des médecins »

C’est ce que titre Libération, qui fait savoir que « deux livres dissèquent le malaise hospitalier, et en particulier celui des soignants ».
Eric Favereau remarque ainsi que « le thème du burn-out dans le monde médical est aujourd’hui omniprésent. Rien que ces dernières semaines, deux nouvelles enquêtes ont pointé son importance. Une étude internationale, menée auprès de 20.000 médecins dans 6 pays occidentaux par Medscape (un institut qui planche sur la santé), a ainsi noté une spécificité hexagonale : les praticiens français se classeraient dans le tiercé des médecins souffrant le plus de burn-out et de dépression ».
L’étude indique que « les médecins portugais, espagnols et français ont déclaré des taux d’épuisement bien plus élevés que leurs homologues des autres pays (47%, 43% et 42% respectivement). Les médecins allemands étant les moins épuisés à 21% ».
Eric Favereau ajoute qu’« une autre étude, publiée par un chercheur des Hôpitaux de Marseille, a porté sur des dizaines de travaux incluant 15.000 médecins français. Au final, elle montre que «près de 60% des urgentistes (57%) et plus de la moitié des jeunes médecins (52%) souffrent d’au moins un symptôme caractérisant le burn-out en France, à savoir soit un épuisement émotionnel, soit une déshumanisation, voire une perte de satisfaction professionnelle» ».
Le journaliste évoque donc l’ouvrage « Les médecins ont aussi leurs maux à dire » (éd. Eres, sous la direction de Michèle Maury et Patrice Taourel) : « A Montpellier, un groupe de soignants se met à interroger 120 praticiens de l’établissement. Le malaise est déjà bien installé : plus d’un tiers des médecins ont estimé «ne pas éprouver de bien-être dans leur travail», et un sur deux seulement dit arriver à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Or ce conflit «est le facteur le plus lourd dans le risque de survenue d’un burn-out chez les médecins» ».
« Sur le volet des «émotions négatives» ressenties dans leur travail, reviennent comme un leitmotiv les lourdeurs de l’organisation. Quelques propos : «On perd un temps fou au bloc par manque d’organisation», dit l’un. «On est tous en train de courir, on n’a pas le temps de se parler». […] Ou enfin : «Il m’arrive d’avoir peur d’oublier certains patients à cause de la surcharge de travail» », 
note Eric Favereau.
Il observe que ces « propos sont devenus terriblement classiques du malaise hospitalier. Plus troublant est le travail (toujours au CHU de Montpellier), qui a été réalisé autour des relations médecins-administrations, et ce à partir de plus de 20 entretiens avec des membres de la direction. Il en ressort un fossé impressionnant, avec «des vécus asymétriques», comme deux mondes qui ne se comprennent pas ».
Le journaliste relève que « d’un côté, on a des directeurs qui «apprécient de travailler avec les médecins et leurs équipes», et ce serait même la partie «la plus enthousiasmante», et «la plus créative» de leur travail. De l’autre côté, voilà «des médecins qui, eux, éprouvent du mal-être dans leurs relations avec les directeurs». Ces derniers, par exemple, se plaignent ouvertement de décisions adoptées sans concertation ».
Eric Favereau continue : « Mais pourquoi diable aujourd’hui, les directions des hôpitaux comme les Agences régionales de santé ou le ministère de la Santé n’en finissent-ils pas de contrôler toute parole des soignants, en insistant, parfois avec menaces à la clé, sur leurs obligations de réserve ? Cette méfiance qu’ils instaurent n’est pas la meilleure façon pour s’entendre ».
Le journaliste note enfin que « dans « La Casse du siècle » [éd. Raisons d’agir, par Pierre-André Juven, Frédéric Pierru, et Fanny Vincent], c’est une autre focale qui est utilisée. Sont abordées les différentes réformes des 20 dernières années de l’hôpital public. Elles seraient à l’origine de l’effondrement de nos hôpitaux, et par ricochet de la fin du bien-être du personnel ».
Eric Favereau indique que « dans ce livre engagé, rédigé par trois sociologues, c’est l’industrialisation à outrance du soin qui serait une des causes principales de ce burn-out généralisé ».

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