Cannabis, sevrage par l'hypnose avec Dimitri BULAN
20 déc. 2013Dimitri BULAN est votre hypnothérapeute sur
Actualité publiée ACTUSANTE
Les grands usagers de cannabis, à l’adolescence, ont une structure cérébrale anormale et une mauvaise mémoire, en synthèse des modifications cérébrales comparables à celles déjà identifiées dans laschizophrénie, conclut cette étude de la Northwestern University. Ces conclusions, à paraître le 16 décembre dans le Schizophrenia Bulletin, viennent confirmer que l’usage de cannabis à l'adolescence, une époque critique de développement du cerveau, peut entraîner des anomalies cérébrales permanentes et suggèrent un risque accru de troubles psychiatriques graves comme la schizophrénie.
Car l’étude montre que les adolescents qui étaient de grands usagers de « marijuana », soit une consommation quotidienne pendant environ 3 ans, présentent ensuite des changements anormaux dans leurs structures cérébrales, liés à la mémoire de travail avec, en effet des résultats médiocres aux tests de mémoire. Ces anomalies cérébrales et ces troubles de la mémoire sont toujours identifiables 2 ans après l’arrêt d’usage du cannabis, ce qui suggère, selon les auteurs, des effets de long terme. Les structures cérébrales liées à la mémoire et affectées dans le cerveau semblent diminuer de volume, ce qui suggère une perte de neurones. Enfin, ces modifications évoquent celles retrouvées dans la schizophrénie.
Toujours le risque lié à l’usage à âge précoce: Ces conclusions sont issues de l’analyse, via IRM de régions clés du cerveau, situées dans la matière grise sous-corticale profonde, de 97 usagers chroniques de cannabis, qui avaient commencé à fumer quotidiennement à 16-17 ans et ont poursuivi ensuite à ce rythme durant au moins 3 ans. Au moment de l'étude, les participants avaient arrêté et depuis au moins 2 ans.
L’analyse montre la corrélation entre les anomalies cérébrales identifiées et une capacité de mémoire de travail réduite. Plus les sujets étaient jeunes quand ils ont commencé à fumer du cannabis, plus les anomalies de structure cérébrale sont marquées. En synthèse, l’étude confirme que ces régions liées à la mémoire sont plus sensibles aux effets du cannabis lorsque l’usage commence à un âge précoce.
Cannabis et schizophrénie ? Sur les 15 fumeurs de marijuana atteints de schizophrénie dans l'étude, 90% avaient commencé à fumer avant le développement de leur maladie mentale. D’ailleurs, de précédentes études ont débattu cette association. La consommation chronique de marijuana pourrait accélérer un processus sous-jacent et préexistant de développement de la schizophrénie. En particulier accroître le risque, en cas d’antécédents familiaux de schizophrénie. Ici, la recherche montre que les fumeurs de marijuana chroniques atteints ou pas de schizophrénie avaient tous des modifications cérébrales liées au cannabis, mais que les sujets schizophrènes avaient, en plus, une détérioration dans le thalamus, une zone essentielle pour l'apprentissage, la mémoire et les communications entre les différentes régions du cerveau.
Les effets semblent persister au moins quelques années après l’arrêt, conclut l’auteur principal Matthew Smith, professeur et chercheur en psychiatrie et sciences du comportement à l'Université Northwestern. Il est possible aussi que les structures cérébrales anormales traduisent une vulnérabilité préexistante à l’usage de cannabis, mais l’association entre la précocité de l’usage et l’importance des anomalies cérébrales suggère bien un lien de cause à effet.
Source: Schizophrenia Bulletin December 15, 2013 doi: 10.1093/schbul/sbt176 Cannabis-Related Working Memory Deficits and Associated Subcortical Morphological Differences in Healthy Individuals and Schizophrenia Subjects
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