Médecins : le malaise persiste
19 sept. 2011Le Figaro
Le Figaro remarque dans son supplément du week-end que, « soumis à toujours plus de contraintes administratives et de pratiques codifiées, critiqués pour leurs dépassements d'honoraires,
s'estimant mal considérés, les médecins dépriment et s'interrogent sur l'évolution de leur métier ». Le quotidien s’interroge : « Quotas, tarifs conventionnés, risques,
assurances, charges, paperasserie... et changements sociologiques auront-ils raison de la vocation de notre corps médical ? ».
Le Figaro note
que « pour cette profession qui fut libérale par excellence, l'intervention croissante de l'Etat et de l'assurance-maladie signe le malaise », et revient sur la
« récente convention » : « Sera-t-elle le bon remède au malaise de la profession, tant celui-ci semble devoir être traité en profondeur. Ou va-t-elle au contraire
renforcer le sentiment de dépendance des médecins par rapport à leur tutelle ? ».
Le journal remarque
qu’« il n'est pas aisé de répondre aux attentes d'une profession disparate. […] Une véritable armée des Indes qui ne semble plus avoir en commun qu'un long cursus d'études, le serment
d'Hippocrate et la vocation affirmée de soigner ». Le Dr André Deseur, du Conseil de l'Ordre, évoque en outre « une lassitude grandissante face aux lourdeurs administratives.
[…] Le sentiment profond de perdre sa liberté d'exercice et d'être au service d'un système administratif au détriment de la qualité des soins ».
Le Figaro souligne
qu’« à cela s'ajoute un vrai bouleversement générationnel entre médecin d'aujourd'hui, encore majoritaire, et médecin de demain. Le premier est un homme âgé de plus de 50 ans, attaché au mode
d'exercice libéral, à son indépendance et à la relation intuitu personae entretenue avec son patient ».
« Il ne ménage pas son temps. […] Ses revenus restent honorables. […] Les charges de son cabinet représentent près de la moitié de ses revenus et les tâches administratives, une grande partie de
son temps de travail ou de ses loisirs. Privilégiant son rapport avec le patient, il perçoit la Sécurité sociale non comme un organisme payeur, mais comme un persécuteur », poursuit le
journal.
Le quotidien remarque que « la jeune génération a des aspirations bien différentes. Elle estime que le paiement à l'acte est sous-évalué, la profession moins reconnue et elle n'entend
pas sacrifier sa qualité de vie. Elle se tourne vers les disciplines les moins pénibles, les moins stressantes et opte pour le salariat ».
Le Figaro continue
: « Autre phénomène significatif de cette évolution, le nombre de médecins remplaçants s'élève aujourd'hui à 9.903 médecins. Ce stade autrefois transitoire entre le diplôme et
l'installation est devenu un statut à part entière. […] Mais au-delà de l'exercice libéral, que tous ne veulent pas délaisser, les jeunes médecins formés au sein de staffs à l'hôpital veulent
partager savoir et responsabilités pour le bien du malade ».
L’économiste de la santé
Claude Le Pen note que « les jeunes médecins ont une méconnaissance complète de l'exercice libéral dont ils redoutent la gestion comptable et administrative. La médecine libérale,
traditionnellement assimilée à l'autonomie, à l'indépendance vis-à-vis de la tutelle et de la clientèle, n'est plus une valeur essentielle pour eux. L'indépendance, aujourd'hui, pourrait même
devenir une marque de mauvaise qualité de soins ».
De son côté, le Pr Guy
Vallancien, cancérologue, remarque qu’« une autre médecine se dessine, moins artisanale, plus industrialisée. Le médecin de demain ne sera pas moins performant. Bien au contraire. Il va
travailler en équipe dans des maisons de santé et s'il y a une réelle réforme de la hiérarchie et de la tarification des actes, il n'aura plus à s'user à les multiplier pour s'assurer des revenus
corrects. […] Il pourra reprendre du temps pour se consacrer à l'écoute du patient, au diagnostic et prodiguer un avis d'expert ».
Le Figaro se demande par
ailleurs « combien gagnent vraiment les médecins ? », notant que « le mythe du médecin riche a vécu, à quelques rares exceptions près. Les rémunérations restent
honorables mais très inégales. Du simple au triple ». (plus de détails sur le site du Figaro)
MS
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