Sida : je m'aime, je t'aime, nous nous aimons : dépistage
01 déc. 2011Sida : faut-il dépister tout le monde ?
Libération, Le Figaro, Le Parisien,
La Croix, Le Monde, Les Echos, L’Humanité
Catherine Ducruet remarque dans Les Echos
que « le dépistage du VIH revient sur le devant
de la scène. Il s'agit d'un des thèmes majeurs de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Et, en France, il vient de faire l'objet de plusieurs études épidémiologiques, qui remettent en
question les choix stratégiques du plan Sida 2010-2014 ».
La journaliste rappelle qu’« on estime de 40.000 à 50.000 le nombre de personnes qui sont
infectées sans le savoir. […] Pour tenter de remédier à cette situation, le plan Sida 2010-2014 préconise deux approches simultanées : mise en place d'un dépistage généralisé, […] et renforcement
du dépistage ciblé en direction des populations à risques ».
Catherine Ducruet indique qu’« une étude publiée en octobre dans la revue Archives of Internal
Medecine est venue rouvrir le débat. Elle conclut que le dépistage de la population générale n'est pas pertinent d'un point de vue de santé publique ».
« Elle s'appuie sur une opération de dépistage systématique réalisé pendant 6 semaines entre 2009 et 2010, au sein de 29 services d'urgence de région parisienne. Parmi les personnes venues
consulter, plus de 12.000 d'entre elles, âgées de 18 à 64 ans, ont été testées. Résultat : seuls 18 nouveaux cas d'infection par le VIH ont pu être détectés, dont 17 appartenant à des groupes à
risque », observe la
journaliste.
Anne-Claude Crémieux, professeur de maladies
infectieuses à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, qui a coordonné l'étude, indique que « l'hypothèse d'une épidémie silencieuse dans la population
hétérosexuelle, qui justifierait un dépistage généralisé, peut donc être écartée ». De son côté, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses
et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, déclare que « la fréquentation des urgences d'Ile-de-France n'est pas
représentative de la population française. Les 40.000 à 50.000 séropositifs qui s'ignorent sont sans doute ailleurs. Si le dépistage était réalisé en médecine de ville, les résultats seraient
sans doute différents ».
Catherine Ducruet remarque
que « les médecins généralistes jouent
effectivement un rôle important. Selon la dernière étude de l'Institut national de veille sanitaire, si la majorité des nouveaux cas continue à être identifiée à l'hôpital, les généralistes en
détectent un tiers ».
La journaliste aborde le coût
d’un dépistage généralisé, qui « mérite tout de
même d'être souligné », mais note
que « pour Gilles Pialoux, il ne faut pas
considérer le dépistage systématique sous le seul angle du VIH, car une telle opération permet aussi de détecter d'autres infections sexuellement transmissibles. En outre, chaque personne
diagnostiquée et efficacement traitée protège aussi ses partenaires ».
Libération remarque pour sa part que « les Français [sont] très concernés par la lutte contre le sida
», selon un sondage CSA-Aides, tandis que
L’Humanité note que des associations de malades «
préconisent la mise en place d’une taxe sur les transactions financières au profit de la lutte contre les pandémies ».
Le Parisien consacre une page à ces séropositifs
qui « ont dompté le sida sans l’aide la médecine
». Le journal rappelle en effet
que « près de 500 personnes en France sont
séropositives depuis longtemps, mais n’ont pas développé la maladie. Un mystère auquel s’intéressent les chercheurs ».
Le Figaro interroge Nathalie Beltzer, chargée d'études à l'Observatoire
régional de santé d'Ile-de-France, qui « constate
que les jeunes de 18 à 30 ans sont les moins bien informés sur le sida ».
Le Monde publie un reportage à l’hôpital de Gonesse (Val d'Oise) où
l’on « lutte contre le dépistage tardif du VIH
», et La Croix un reportage en Indonésie,
où « la prévention du sida passe par le football
», grâce à une équipe qui accueille des
séropositifs. Le journal note que 57% des jeunes Indonésiens « n’ont jamais entendu parler de la maladie », et relève que dans ce pays, « la stigmatisation des porteurs du virus est très fréquente
» et « l’accès aux soins reste très difficile ».
Une nouvelle journée consacrée à la lutte contre le sida est toujours utile. Selon l’ONUSIDA, le taux annuel de nouvelles infections a chuté de 21% entre 1997 et 2010. Une nouvelle très encourageante qui incite à poursuivre une prévention et une information actives.
L’organisme a d’ailleurs fixé 10 objectifs très ambitieux pour 2015 parmi lesquels : réduire de moitié la transmission par voie sexuelle, éliminer la transmission verticale et réduire de moitié la mortalité maternelle liée au sida, empêcher toute nouvelle infection chez les toxicomanes ou encore assurer l’accès universel aux thérapies antirétrovirales.
Dans ce sens, le thème de cette nouvelle journée mondiale est Objectif zéro : zéro nouvelle infection au VIH – zéro discrimination – zéro décès dû au sida. C’est une nouvelle fois l’occasion de sensibiliser et d'informer le public sur le VIH/sida, ses risques et ses réalités. L’OMS rappelle à ce titre que la campagne mondiale de lutte contre le sida, axée sur « zéro décès lié au sida », est à la fois une initiative pour un meilleur accès de tous au traitement et un appel lancé aux pouvoirs publics, notamment aux gouvernements africains, afin d’atteindre au moins les objectifs de dépenses nationales en faveur de la santé et contre le VIH.
Quand aux CRIPS (Centres régionaux d'information et de prévention du sida), ils ont recensé comme chaque année tous les événements proposés en région. Plus de 450 actions sont accessibles en ligne.
Marie Lestelle (Paris)
Pour une écoute active face à la maladie, contactez moi :
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