Suicide des enfants : comprendre l’impensable
03 oct. 2011Libération, La Croix, Le Parisien, Le Point numéro 2037
C’est ce que titre Libération, qui indique sur une double page qu’« un rapport du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, rendu aujourd’hui [au secrétariat d’Etat à la jeunesse], propose des
pistes pour prévenir un mal tabou ».
Le journal note ainsi qu’« entre 30 et 100 enfants de moins de 15 ans se suicident chaque année, d’après les statistiques. Un nombre inférieur à
la réalité, explique Cyrulnik : la force du tabou conduit à interpréter un certain nombre de passages à l’acte comme des «accidents» ».
Le quotidien ajoute que « l’âge de la
première tentative s’abaisse. Chez les 16-25 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité », puis note que « le suicide reste lié à une impulsion plus qu’à une réflexion.
Pulsion de mort, pas désir de mort. […] Impossible d’avoir la même prévention que pour les adultes, martèle Cyrulnik. Les médicaments psychotropes, très efficaces chez les adultes et même chez
les adolescents, ne le sont pratiquement pas chez les enfants. Et les mécanismes du passage à l’acte sont incomparables ».
Libération explique notamment que « Boris Cyrulnik est
partisan d’une approche systémique, sollicitant tous les domaines », ou encore note que « la plupart du temps, écrit Cyrulnik, «l’enfant à risque n’exprime qu’un ou deux indices à peine
signifiants». Ces indices existent cependant : «Un très bon élève devient mauvais, une fille entourée d’amies s’isole dans sa chambre […]. Ils expriment des plaintes somatiques confuses : «Mal au
ventre… mal à la tête» ».
« Pour que ces signaux ne passent plus inaperçus, Boris Cyrulnik insiste sur la mise en place de formations spécifiques, dans les métiers de la petite enfance. Et à l’école, où la souffrance est
«fréquente» : 12% des enfants y sont très malheureux, et 18% ne s’y plaisent pas », poursuit le journal.
Le Parisien se penche aussi sur ce « premier rapport
officiel sur le suicide des 5-12 ans », et publie un entretien avec Boris Cyrulnik, qui note que « le suicide chez l’enfant de moins de 12 ans est un phénomène sous-estimé et
en augmentation ».
Le journal livre en outre la réaction du pédopsychiatre Marcel Rufo, qui se montre « très critique vis-à-vis du rapport ». Le spécialiste déclare
: « La première chose sur laquelle nous ne sommes pas d’accord, c’est sur le concept de petite enfance. Un enfant de 6ème est déjà un préado. Si l’on englobe, comme il le fait, les
suicides des enfants de 12 ans, alors les chiffres explosent. […] Mais si l’on parle du suicide chez le petit enfant, c’est-à-dire avant le collège, il n’y en a pas plus de 8 par an. Et dans ce
cas, fallait-il faire un rapport gouvernemental ? Cela va faire peur inutilement aux parents ».
Le Point publie également un entretien avec Boris Cyrulnik, qui indique notamment
que « les filles font 10 fois plus de tentatives, les garçons aboutissent plus »,tandis que Christian Flavigny, pédopsychiatre et psychanalyste, déclare dans La Croix
qu’« il
faut sensibiliser à la dépression de l’enfant ».
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