Traitements : sortir du tout-médicament
23 juin 2011Le Figaro, La Croix, L’Humanité
La journaliste explique que « le groupe de travail s’est focalisé sur les maladies cardio-vasculaires et les insomnies, des pathologies fréquentes où les recommandations de prise en charge (émanant de la HAS ou de sociétés savantes) incluent justement des solutions non médicamenteuses ».
Sandrine Cabut constate que « les conclusions du rapport sont éloquentes : les freins sont bien plus nombreux que les données. Qu’il s’agisse de la diffusion de ces thérapeutiques ou de leur efficacité comparativement à celles des molécules, les connaissances sont pour le moins limitées. Par exemple, quand des règles hygiéno-diététiques ou une psychothérapie sont mentionnées dans des guides de bonne pratique».
La journaliste remarque qu’« en revanche, les obstacles à leur développement, d’abord d’ordre sociétal et culturel, sont eux bien connus. La consultation médicale s’articule autour de la prescription médicamenteuse. Symboliquement, celle-ci légitime l’état pathologique d’un patient, alors qu’une prescription non médicamenteuse «pourrait être perçue comme une remise en question de l’authenticité de la plainte» ».
« Est aussi souligné le manque d’information et d’adhésion des patients et des médecins. Surtout, estime la HAS, le mode de financement des soins de ville est peu incitatif aux prescriptions non médicamenteuses, qui prennent du temps et de l’énergie aux praticiens. Dans le système actuel, elles peuvent être aussi coûteuses pour les patients », poursuit Sandrine Cabut.
La journaliste indique que « pour lever les freins, la HAS fait de multiples propositions, à commencer par l’incitation à inscrire les thérapeutiques complémentaires sur les ordonnances. Le médecin pourrait y être aidé par des brochures d’information pour ses patients. Il est aussi préconisé d’améliorer l’information des praticiens sur les offres, de mener des études ».
« Mais le nerf de la guerre est principalement économique. À travers la question des traitements non médicamenteux, c’est une fois encore celle plus globale de l’évolution des modes de rémunération des praticiens qui est posée », conclut Sandrine Cabut.