Deuil et rupture amoureuse, thérapie
19 août 2014Dimitri BULAN est votre hypnothérapeute sur
Le Havre (06 17 55 32 69 ) et sa région.
« Avec le temps, tout passe », « un de perdu, dix de retrouvés »… A l’heure où un couple sur trois se sépare, rompre est devenu banal. Mais la séparation amoureuse reste le plus souvent une expérience très douloureuse. Pour Lisa Letessier, psychologue cognitivo-comportementaliste, il s’agit même d’un des évènements les plus difficiles à traverser.
Propos recueillis par Margaux Rambert
Lisa Letessier : Cette souffrance est très souvent sous-estimée, en effet. La rupture amoureuse est classée dans les évènements de vie, elle est devenue quelque chose de banal, que tout le monde vit au moins une fois. On se dit donc que l’on s’en sort, que ce n’est pas grave. Et heureusement, c’est souvent le cas. Mais pour certains, ce peut être le déclencheur de grandes difficultés : de dépressions majeures, de crises d’angoisses, de décompensations, quand il y a des terrains fragiles. Certains ne vont plus pouvoir travailler et vont être arrêtés. D’autres vont se réfugier dans l’alcool, la drogue, ou adopter des comportements, notamment sexuels, à risques… Et on a observé que chez 50% des personnes qui ont fait une tentative de suicide, le déclencheur était une séparation amoureuse. Dans une rupture, on a parfois vraiment l’impression que nous n’allons pas nous en sortir. Que nous ne pouvons pas vivre sans l’autre, que nous allons mourir. Des angoisses archaïques de séparation et même de mort peuvent resurgir. C’est très physique, comme sensation.
Pour vous, une rupture amoureuse est l’un des évènements les plus difficiles à traverser dans une vie. Pourquoi ?Lisa Letessier : Une séparation déclenche les mêmes processus psychologiques qu’un décès. Il y a un véritable deuil à faire, mais de quelqu’un qui est encore là et qui nous refuse sa présence, son amour, son soutien. C’est extrêmement douloureux. Le couple représente une illusion de permanence. On se construit comme une petite bulle, avec des repères que nous pensons stables, des projections dans l’avenir. Lorsque tout d’un coup, tout ceci prend fin, c’est comme si la vie s’arrêtait. Notre monde, notre équilibre, nos rêves s’écroulent. C’est un énorme bouleversement des repères psychiques. Un tremblement de terre, un tsunami, parfois.
Quand le couple a été ensemble peu de temps, ou qu’il est jeune, nous avons encore plus tendance à minimiser la souffrance endurée. « Ca ne fait que six mois », « tu as la vie devant toi »… La douleur est-elle proportionnelle à la durée de la relation ou à l’âge des membres du couple ?
Lisa Letessier : Pas du tout. Cet état de détresse psychique peut toucher tout le monde, à tout âge. On banalise trop souvent les ruptures chez les adolescents car ils sont jeunes. En réalité, ils sont à surveiller car ils sont très impulsifs et capables de faire des bêtises. De même, ce n’est pas parce que le couple était ensemble depuis peu que la souffrance est moins forte. Lors de la période de « lune de miel » qui caractérise le début d’une relation, la sécrétion d’ocytocine et de dopamine fait l’effet d’une drogue. Quand la séparation a lieu très tôt, on subit donc un sevrage brutal, qui entraîne une sensation physique de manque, avec ce sentiment terrible de vide et ce besoin compulsif de voir l’autre. Ceci génère parfois des comportements très obsessionnels, avec des ex qui ne lâchent pas l’affaire, qui suivent celui est parti, le harcèlent de messages…
« Pourquoi ça n’a pas fonctionné entre nous ? », « Pourquoi m’a-t-il/elle quitté(e) » ? La question hante souvent les ex amoureux. Surtout ceux qui ont été quittés brutalement, ou sans explications. « Lorsqu’on ne comprend pas ce qui s’est passé, le deuil est encore plus difficile, analyse la psychologue. Mais dans certains cas, il va falloir accepter que les explications ne viendront pas de l’autre. » Et en chercher alors en soi.
« En travaillant sur nous, nous pouvons trouver des explications. Souvent, quand une relation se termine, nous avons tendance à l’idéaliser. Mais a priori, si c’est fini, c’est que cela ne marchait pas. Commençons par nous poser des questions : "comment en sommes-nous arrivés là ? Qu’est-ce qui n’allait pas et qui a fait que ça s’est terminé ?". Et aussi "pourquoi nous étions-nous mis ensemble ?". Avait-on par exemple choisi un partenaire qui ne convenait pas à la base ? Et si oui, pourquoi ? ».
L’exercice de Lisa Letessier : « Ecrivez votre histoire »
Ecrivez le récit de votre histoire d’amour. Racontez votre rencontre, vos traits de personnalité, vos comportements l’un envers l’autre, les évènements marquants de la relation, et comment celle-ci s’est finie. Si possible, demandez à un proche de vous lire ce récit. C’est parfois l’occasion d’une vraie prise de conscience : que son couple allait mal depuis un moment, qu’on a souffert avec l’autre, ou à l’inverse, qu’on a été très pénible et qu’on comprend que l’autre soit parti…
Sortir de la répétition amoureuse
Parfois, les histoires - et les ruptures - se suivent et se ressemblent. Mêmes scénarios, mêmes personnes qui nous attirent, mêmes relations dévastatrices… Une répétition amoureuse qui trouve souvent son origine dans notre enfance.
« Lorsqu’on s'interroge sur nos échecs amoureux, il est intéressant de travailler sur nos schémas qui nous conduisent à répéter des scénarios de vie. Que vient-on reproduire de notre enfance ou d’une certaine situation que nous avons pu vivre étant enfant ? Souffre-t-on d’un schéma de méfiance (« les gens peuvent trahir et décevoir ») ? D’imperfection (« si les autres savaient qui je suis réellement, ils ne m’aimeraient pas ») ? De dépendance (« je ne peux pas me débrouiller tout seul ») ? De carence affective (« personne ne pourra jamais m’aimer ») ? … Un travail qu’il est parfois bon de mener avec l’aide d’un professionnel.
L’exercice de Lisa Letessier : « Faites la liste de vos ex »
Dressez la liste de toutes vos histoires précédentes : comment vous étiez-vous rencontrés, comment se sont-elles déroulées, quels étaient les traits de personnalité de l’autre, comment ça s’est fini… Et essayez de trouver des points communs.
Un amour déçu, raté, est source d’une grande douleur, qui reste souvent longtemps présente. « Il n’est pas rare de mettre un an à s’en remettre », rappelle Lisa Letessier. N’en déplaise à ceux de notre entourage qui nous enjoignent à « tourner la page au plus vite ». Comme tout deuil, celui-ci est propre à chacun.
« On peut considérer qu’il est terminé le jour où nous sommes capables de repenser à l’autre sans être totalement transpercés de douleur. Le jour aussi où pouvons même ressentir une certaine bienveillance envers lui, avec cette idée que ça n’a pas marché, et c’est tout. L’idéal est de parvenir à ne pas raisonner en noir et blanc : d’être lucide sur ce que l’autre nous apportait, mais aussi sur ce qui n’allait pas ». Autre signe que la page est tournée, pour la psychologue : « c’est de le/la revoir et de se dire qu’on n’aimerait pas qu’il/elle revienne ».
L’exercice de Lisa Letessier : « Ecrivez une lettre à votre ex »
Mais si les idées noires ou les émotions négatives demeurent trop fortes, il ne faut pas hésiter à consulter. « Si vous sentez que votre douleur devient vraiment handicapante et que vous êtes à court de ressources, ou que vous commencez à développer des comportements obsessionnels envers l’autre, allez voir un thérapeute ».
C’est un rituel de fin qui permet d’écrire la dernière page du livre, de refermer l’histoire. De dire au revoir tranquillement. Si votre lettre est très émotionnelle, pleine de colère ou de tristesse, c’est que le travail de deuil n’est pas terminé. Après, il n’est pas obligatoire de l’envoyer. A vous de décider.
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source
http://www.psychologies.com/Couple/Crises-Divorce/Separation/Articles-et-Dossiers/Rupture-amoureuse-5-cles-pour-rebondir/7Prendre-le-temps-de-faire-son-deuil